Téléphonie mobile. Cinq questions sur l’arrivée de la 5G en France

La France donnera le coup d’envoi au déploiement de la cinquième génération en 2020. | CHINA STRINGER NETWORK / REUTERS
Son déploiement est prévu en 2020. À la clé, une circulation des données accélérée et des applications dans les objets connectés. Pas sûr, néanmoins, que ce soit la révolution annoncée.
2G, 3G, 4G et maintenant 5G…. À chaque décennie correspond une génération. La France donnera le coup d’envoi au déploiement de la cinquième génération en 2020. Toujours plus rapide, plus réactive, permettant davantage d’échanges, la téléphonie mobile évolue sans cesse. Repères.
Qu’est-ce qui distingue les générations ?
La vitesse de transmission des données. Elle a été multipliée par 400 000. « Au lancement de la 3G, au début des années 2000, il fallait plusieurs minutes pour télécharger une photo,observe Carole Manero, responsable des services mobiles au cabinet Idate DigiWorld.Aujourd’hui, c’est quasi-immédiat. »

Avec la 5G, la vitesse de transmission des données doit encore être multipliée par dix.
Quand la 5G sera-t-elle mise en place ?
L’an prochain, comme prévu. Les difficultés du groupe chinois Huawei, l’un des principaux fournisseurs d’équipements 5G, ne devraient pas retarder le lancement. L’État doit accorder les fréquences aux opérateurs fin 2019. Pour cela, ils devront mettre la main au portefeuille.
Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free avaient déboursé plus de six milliards d’euros en 2011 et 2015 pour la 4G. Chaque opérateur devra ensuite installer ses stations de base pour diffuser la 5G. L’usager, lui, devra acquérir un téléphone 5G.
Doit-on s’attendre à un bouleversement des usages ?
« Il faut rester mesuré, tempère Carole Manero. À chaque génération, on nous annonce une révolution. On va en tout cas gagner en vitesse. Au lieu de télécharger une vidéo, on veut pouvoir en télécharger cinq ! La téléphonie mobile est stimulée par les usages. »Le jeu sur mobile connaîtra également un nouvel essor.
D’autres applications ?
« La 5G est adaptée au développement de la voiture autonome car elle offre une « latence » (délai entre la demande et l’émission du signal), inférieure à la milliseconde,poursuit Carole Manero. Mais la voiture autonome n’est pas pour demain. »
Les spécialistes prédisent aussi des applications dans les objets connectés, la santé et les robots. « Cependant, dans les locaux fermés, la téléphonie mobile entre en concurrence avec le wifi ou la fibre optique. Difficile de dire quelle technologie l’emportera. »
La couverture en France sera-t-elle complète ?
Officiellement, la quasi-totalité de la France est desservie par un réseau de téléphonie mobile. Les zones « blanches », celles où l’on ne reçoit absolument rien, représentent moins de 1 % du territoire. Sauf que, dans la réalité, les endroits où l’on ne capte pas – ou mal – sont encore monnaie courante.
« J’ai une mauvaise réception. Quand il pleut, je suis obligée de sortir dans ma cour pour téléphoner ! C’est inadmissible de payer un forfait 4G au même prix que les autres alors que je ne capte pas bien », se désole Micheline Chauveau, de Chanzeaux (1 200 habitants), dans le Maine-et-Loire.
Combien de personnes sont-elles dans ce cas ? Impossible à savoir. Parce que les données fournies par les opérateurs restent très floues. Si l’on prend l’exemple de ces cartes de France du réseau 4G (actuellement le plus puissant), la couleur rouge ne veut pas dire que cela passe « plein pot », loin de là.

On parle alors de zone « grise » ou de zone « d’ombre », celles couvertes partiellement par un à deux opérateurs. Le réseau y est de mauvaise qualité, voire inexistant sur la majeure partie de la commune. Et, là, le programme de réduction des « zones blanches » n’a rien prévu pour elles.